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Art pictural et série TV : décryptage du générique de Desperate Housewives


Desperate Housewives, série iconique de 2004, créée par Marc Cherry, retrace le quotidien mouvementé de 4 femmes vivant dans une banlieue chic de Fairview.

Ce générique, qui n'a pas pris une ride, fourmille de références picturales détournées à travers différentes époques. Il dépeint également l'évolution de l'image de la "femme au foyer".


La première image du générique est inspirée d’un tableau de Lucas Cranach l’Ancien, un peintre du XVème siècle, représentant Adam et Eve dans le jardin d’Eden. Dans la version biblique, c’est Adam qui mord dans le fruit détendu, symbole du péché. Mais dans le générique c’est Eve qui croque dans la pomme.


Dominique DUBOIS-CALVEZ

Cette œuvre, présente à l'Artothèque Sud, aurait pu elle aussi se retrouver dans le générique !

Elle peint sa vie et notre quotidien, les jouets de notre enfance, les fruits, les légumes de notre cuisine, les objets qui habillent nos intérieurs. La pomme est un symbole important de la série Desperate Housewives, elle est souvent liée à Aphrodite, déesse de l'amour, célèbre pour susciter le désir chez les hommes comme chez les dieux (la pomme aurait été créée par Dionysos pour Aphrodite).


 

La suite du générique nous plonge à l'ère de l’antiquité égyptienne. Le décor de fond, qui représente une atmosphère typique égyptienne, est inspiré d'une œuvre de David Roberts - Néfertari, reine et épouse du pharaon Ramsès II. Ici, Néfertari est entourée d’une multitude d’enfants, tellement envahissants qu’ils finissent par la faire tomber. Ce qui nous renvoie à la situation du personnage de Lynette dans la série, débordée par l’éducation de ses quatre enfants.

 

Cette peinture de Jan Van Eyck, Les Époux Arnolfini (1429) représente le mariage d’un riche marchand italien avec une jeune femme issue d’un rang inférieur. L'œuvre est très largement détournée dans le générique puisque l'on y voit l'homme manger une banane et la jeter au sol pour que sa femme, "soumise et dévouée", se plie aussitôt aux corvées de ménage.


 


Une autre œuvre bien connue est reprise visuellement, celle du peintre américain Grant Wood « American Gothic » (1930).


Dans le générique, l’homme tient dans sa main une fourche, qui fait office de barrage. Toute intrusion extérieure semble interdite. Mais ce barrage peut tout aussi bien être dressé entre sa femme et d’éventuels séducteurs, preuve que celle-ci reste toujours enfermée dans une attitude de soumission. Toutefois, dans ce cas précis, l'œuvre a été détournée puisque c’est le mari qui est séduit par une pin-up peinte par Gil Elvgren.



Autre visuel utilisé : une affiche de propagande datant de la seconde guerre mondiale et signée Dick Williams. Cette publicité était censée inciter les jeunes femmes à rationner leurs aliments pour éviter toute pénurie alors que la guerre faisait rage.


 

Enfin, le générique s'achève avec une œuvre Pop Art, datant des années 60. Ce mouvement utilise notamment comme sources d’inspiration la société de consommation et les bandes dessinées.

Les mœurs ne sont désormais plus les mêmes, et dans cette combinaison, à l'écran, de deux œuvres de l’artiste Robert Dale, la femme est maintenant à bout. Après avoir vécu sous le joug masculin, la voilà qui se révolte, en frappant l’homme avec un coup de poing.


Ces 2 œuvres, présentes à l'Artothèque Sud, auraient pu elles aussi se retrouver dans le générique !


Dans ce même style Pop Art, nous possédons plusieurs œuvres au sein de notre collection de Bernard RANCILLAC, artiste-peintre et sculpteur français.


Enfin, quoi de mieux que de (re)visionner le générique
pour mettre en images tout ce que vous venez de lire !

Sources :

L’amour dans l’histoire de l’art.

Explication du générique.

Desperate Housewives Wiki Générique.


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