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ARTISTES / Entretien avec Stella Falduto



Stella est une dessinatrice aquarelliste Nîmoise, elle édite des carnets de voyage sous formes de dessins aquarellés mais aussi des Travel Posters sur des villes de caractère du Sud de la France, d'Italie, du Maroc…

Architecte de formation, elle est revenue à ses premiers amours : le dessin. Ses études l'ont rendue sensible à l'espace urbain et aux ambiances des espaces publics, et elle essaye, humblement, de les restituer dans ses travaux.




Quel type de créations réalisez-vous ?

Depuis 2013, je crée des dessins aquarellés sur des villes qui me touchent particulièrement. Ils sont réunis dans des carnets de voyage que j’édite, une petite collection de Promenade dans….

Je propose aussi des affiches de voyages, dans l’esprit des affiches vintage.


Comment a démarré votre aventure créative ?

Comme la plupart des enfants, j’aimais dessiner, et j’ai rapidement su que je souhaitais faire un métier créatif. Assez naturellement je me suis dirigée vers des études d’architecture à Montpellier et au Politecnico de Milan.

Mon diplôme en poche, j’ai travaillé une dizaine d’années, dans la région montpelliéraine, au sein d’une agence spécialisée dans la réhabilitation de bâtiments publics et d’édifices religieux. Bien que riche et prenant, le métier me laissait une sorte de frustration, de ne pas maîtriser tous les maillons de la chaîne créative, une envie de plus d’immédiateté…

C’est là que j’ai compris que je souhaitais revenir à mon premier amour : le dessin.

J’ai commencé par dessiner ma ville natale : Nîmes, puis Arles, une ville voisine, avec l’envie de restituer les ambiances, à travers une série d’aquarelles sous formes de carnets de voyages. En parallèle, j’ai élaboré une déclinaison du carnet sur Nîmes en version à peindre, à colorier.

J’ai ensuite eu l’opportunité de vivre à Rabat, c’est donc tout naturellement que j’ai sorti un troisième livre Promenade dans Rabat.

À mon retour dans le Sud de la France, j’ai édité mon quatrième carnet de voyage Promenade dans Montpellier, et récemment la version de Montpellier à peindre, à colorier. Mes livres me servent de cartes de visite, et chaque fois, ils m’ont permis d’accéder à des commandes privées étonnantes et intéressantes. Par exemples, j’ai eu l’opportunité de créer un carnet pour BRL sur le barrage des Monts d’Orb, ou bien encore un livre commandité par la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'environnement, pour l'offrir à sa présidente SAR Lalla Hasnaa, princesse du Maroc.


Quelles sont vos sources d'inspiration ?

Je tire mon inspiration de mes voyages. Je dessine avant tout des villes que j’aime.

Mes études d'architecture m’ont rendue sensible à la qualité des espaces urbains et des lieux publics, j’aime raconter une ville au travers de ses atmosphères, j’essaye de les saisir. Tout se joue dans les détails, pour citer quelques exemples, dans Promenade dans Nîmes on retrouve des danseurs de Hip-Hop devant le Carré d’Art, dans Promenade dans Montpellier on peut apercevoir des passants portant des masques et des personnes prendre le Tram. Ce sont des moments de la vie du quotidien, des marqueurs temporels, qui animent et rendent les lieux vivants. J’aime quand les gens me disent qu’ils retrouvent la ville de leur enfance, ou la ville qu’ils aiment, au travers de mes dessins.


De quoi avez-vous besoin pour créer ?

Un porte-mine, une gomme, un carnet de croquis, des carrés de couleurs d’aquarelle, et un ordinateur pour visionner les photos que j’ai prises et qui me servent de support pour mon inspiration.

Quelle technique utilisez-vous et pourquoi?

Je fais du dessin aquarellé. Le dessin est très présent dans mon travail.

Lors de mes études on m’a appris à construire la perspective, c’est une sorte de déformation, j’aime bien laisser les traits de construction. Après seulement j’ajoute des touches de couleurs.

Lorsqu’on pense à l’aquarelle, on a souvent l’image de vieux tableaux de champs de lavande, j’ai voulu la placer dans un contexte et une utilisation plus actuels pour casser cette image vieillotte. De plus, l’aquarelle est facile d’utilisation, elle permet de faire ressortir les contrastes de mes dessins, d’apporter de la couleur de façon fluide sans avoir une certaine opacité qui masquerait les traits du dessin, on peut laisser “des blancs” dans les créations plus facilement qu’avec d'autres techniques de colorisation.

 

Restons sur la technique de l’aquarelle avec le travail de l’artiste Patrice Vermeille qui fait partie du catalogue de l’Artothèque Sud.


Il est né en 1937, originaire de Nancy, il habite à Montpellier depuis 1965, où il fut professeur des Beaux-Arts. Ses aquarelles et acryliques soulignées de crayon dans une harmonie de gris et couleur terre sont inspirées des techniques de l’estampe et de l’imagerie numérique.





Sa technique et l’utilisation qu’il fait de l’aquarelle sont complètement différentes de celles de Stella Falduto, ce qui met en avant les multiples possibilités qu’offre ce produit. Son œuvre intitulée Trois est réalisée au crayon, à l’aquarelle et à l’aérographe.



Il a également édité un carnet, intitulé Permis de déborder, il s’agit d'un livre de coloriage réalisé lors de l’exposition de ses estampes à la Maison de la gravure méditerranée en 2008.




 

Quel est le processus de création pour un carnet?

Je prends mon temps pour chacune de mes créations.

Dans un premier temps, il faut bien sûr l’idée de la ville que je souhaite illustrer. Ensuite il y a le travail de recherches et de repérage sur internet, je me renseigne toujours sur la ville et sur les lieux incontournables ou emblématiques.

Puis viennent les repérages sur place pour prendre les photos qui vont me servir de support. J’essaie d’y aller sur plusieurs périodes afin d’immortaliser des moments clefs de la vie de la ville. Pour Arles par exemple, j’ai choisi l’évènement de L’élection de la reine d’Arles, qui n’a lieu que tous les trois

ans. Pour le projet en cours, qui portera sans doute sur la ville d’Avignon, ce sera certainement un repérage lors du Festival d’Avignon.

Vient ensuite la création des planches puis la colorisation, il faut compter environ une dizaine d’heures par planche sur plusieurs jours. J’aime prendre mon temps, cela me permet de pouvoir intégrer certains détails auxquels je n’avais pas songé au départ et d’avoir un visuel plus concret sur ce que donnera le “produit fini”.

Il faut compter environ 9 mois entre l’émergence de l’idée et la finalisation du carnet.

Mais ce n’est pas pour autant que ça s’arrête là. Je suis auto-éditrice, donc vient ensuite la partie disons plus commerciale, prendre contact avec l’imprimeur puis les offices du tourisme, les librairies, etc.


Parlez-nous de votre atelier…

Je n’ai pas, à proprement parler, d’atelier. Il s’agit plutôt d’un coin de table, un bureau sur lequel je peux “m’étaler”.


Où peut-on découvrir vos créations ?

Avec le temps, je me suis rendue compte que cela fonctionnait mieux de les proposer dans les villes qui leur étaient consacrées. On les retrouve donc dans les librairies, les offices du tourisme, etc. de la ville illustrée par le carnet. On les retrouve également sur mon espace de vente en ligne sur le site Unik. On peut également me suivre sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram, où je publie régulièrement mon travail et mes excursions.


 

Source d’une partie de l’entretien: https://www.unik-market.com/blog/stella-falduto-n108


Crédits photos:

© Christophe Marcouly et Ozan Sezguin - Photo de l'œuvre Trois de Patrice Vermeille.

© Midi libre - Photo portrait de Patrice Vermeille

© Maison de la gravure Méditerranée - Photo du livre Permis de déborder

© Stella Falduto - Pour toutes les photos de l’entretien avec Stella Falduto

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