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ARTISTES / L'artiste du jour : Yash Godebski

L'Artothèque Sud vous présente l'interview d'un artiste peintre Nîmois : Monsieur Yash Godebski.


- Pouvez-vous nous faire une brève présentation de vous ainsi que de votre parcours ?

- J’ai toujours été passionné par le dessin.

Je suis issu d’une famille d’artistes, mon grand-père était peintre et mon père était sculpteur.

Je dessine depuis aussi longtemps que je me souvienne.

J’ai fait mes études de graphisme à Paris.


- Quelle technique de travail utilisez-vous lors de chacune de vos œuvres, est-ce que vos créations émanent de votre imagination ou bien peignez-vous face à un modèle ?

- Je peins sans modèle, c’est purement imaginaire.

Il y a une grosse préparation sur les dessins, par exemple savoir comment je vais composer l’image.

Mon dada c’est de faire une image avec une composition intéressante en travaillant les perspectives et les effets de lumière.

C’est un travail de recherche, une recherche de l’image parfaite ou d’une image qui, plus ou moins, pourrait s’approcher de la perfection.


- Pouvez-vous nous expliquer votre façon de travailler ? Créez-vous une toile à partir de votre mémoire ? Ou bien vous rendez-vous dans des lieux particuliers ? Faites-vous des croquis à ce moment-là ?

- Quand je me promène, ça me procure des émotions que j’essaye de retranscrire au travers de mes toiles.

Durant ma promenade je pense à essayer de travailler sur tel reflet en particulier ou une lumière qui se reflète, des détails auxquels les gens n’ont pas l’habitude de faire attention, des détails que je mets en valeur.


- On parle souvent de la lumière, c’est ça qui vous marque le plus souvent ?

- La lumière, des effets de lumière mais ça peut être aussi des perspectives ou des alignements.


- Ce n’est donc pas forcément une ambiance ?

- Ça peut être une ambiance comme par exemple des tâches de lumière qui vont donner un côté frais et chaleureux, j’essaye de retranscrire ces émotions.

J’ai aussi d'autres sujets comme l'urbanisme avec lequel je travaille bien plus les perspectives.

C’est une ambiance différente donc des procédés différents.



- Vous avez dit « je dessine ce que les gens voient mais ne regardent pas ».

- Les gens, probablement, voient la même chose que moi mais n’y font tout simplement pas attention.


- Comment attirez-vous l’attention d’un détail qui est non perceptible par les gens avec un angle de vue particulier ?

- Je pourrais le faire en photo mais les gens font plus attention à la démarche de la peinture comparée à un cliché photographique, des photos qui peuvent être prises par hasard, en peinture ça ne peut pas être du hasard, c’est construit.



- D’où vous vient cette sensibilité à la lumière que la plupart des gens n’ont pas ?

- J’essaye de travailler un peu toutes les lumières, il y a des tableaux sur lesquels je travaille la lumière des néons, par exemple.

J’essaye d’explorer tous les jeux de lumière possible, ça peut être des lumières du soleil assez fortes ce qui donnent des contrastes assez puissants mais je peux également travailler avec des lumières de nuit.

C’est la lumière qui modifie l’environnement.


- Pouvez-vous nous parler des cadrages que vous choisissez ?

- C’est un intérêt graphique par rapport à la composition, par exemple quand je travaille sur des formats carrés, il faut que l’image corresponde au format, je ne m’aligne pas sur le carré et c’est souvent de travers. (rires)


- Quels sont vos différents outils de production pour la plupart de vos œuvres ?

- Toile, pinceau, peinture et chevalet. Très classique, un peu à l’ancienne. (rires)


- Vous peignez uniquement de cette façon ou vous arrive-t-il de changer de méthode ?

- Non, c’est comme ça que je suis le plus à l’aise.



- À l’heure actuelle, avez-vous des artistes qui vous influencent, vous motivent ou vous inspirent ?

- Je ne suis pas inspiré par un seul artiste en particulier, en général des artistes comme moi ne font pas des chefs-d’œuvre du premier coup, c’est un long travail de recherche.

Il y a beaucoup d’artistes que j’apprécie.

On me parle souvent de Edward Hopper mais il n'a jamais été un modèle à suivre pour moi.

Je partage un peu la même technique de cadrage, de mise en scène et d’ambiance.

Il ne peint pas l’action mais des moments "suspendus", ce qui se retrouve dans mes peintures.


- Vous aviez l’habitude de peindre des personnages auparavant, moins à l’heure actuelle, pourquoi ?

- Je faisais beaucoup de personnages dans le passé dans un style bande dessinée mais avec le temps qui passe, j’ai tendance à les faire disparaître pour les remplacer par de l’architecture ou des ambiances urbaines.


- Quel conseil auriez-vous à donner à de jeunes artistes qui souhaitent faire de leur passion un métier ?

- S’inspirer, voir reproduire le travail de différents artistes est une très bonne chose dans le processus d’apprentissage. Je pense qu’il faut savoir trouver son propre style et avoir son propre point de vue.


- Comment procédez-vous lors de la réalisation de vos peintures, entamez-vous le travail d’une toile pour passer à une autre ?

- Non, en général je réalise un tableau dans sa totalité avant de passer à un autre.


- En moyenne combien de temps passez-vous pour la réalisation d’une œuvre ?

- C’est difficile à évaluer parce que chaque peinture a ses spécificités de composition et de lumière. Je peux passer une dizaine de jours à travailler un dessin sans jamais le finaliser ou au contraire je peux finir une toile assez rapidement.


- Lorsque vous réalisez une peinture, est-ce qu’elle correspond exactement à ce que vous aviez en tête ?

- Non, ça ne ressemble jamais à ce que j’imaginais au début et j'essaye tout de même de m’en rapprocher le plus possible. À mon sens c’est comme se rappeler de ses rêves, ce n’est pas simple.


- Pensez-vous que les artistes de votre famille vous ont transmis cette passion du dessin ?

- Oui, c’est certain.

Depuis tout petit, j’ai été influencé par mon père et mon grand-père mais également par des dessinateurs de bande dessinée dont certains font partis des mes artistes préférés tel que Moebius, Nicolas de Crécy et Franquin pour ne citer qu'eux.


- Pouvez-vous nous expliquer la difficulté d’être un artiste mais également un professionnel ?

- Il me semble que le professionnalisme c’est avant tout savoir produire une œuvre cohérente.

Il existe des artistes qui réalisent un travail tellement varié qu’il peut être compliqué de différencier l’œuvre d’une autre.


- Tout au long de votre carrière vous avez effectué une multitude d’expositions, la dernière à eu lieu à Espace 14 durant le mois de novembre à Nîmes, avez-vous des dates d’exposition à venir prochainement ?

- Oui, la prochaine exposition se situera à la Mairie de Saint-Laurent-d'Aigouze pour la fin Juin.

C’est un village où j’ai l’habitude de travailler et d’y exposer mes œuvres.

Le dernier projet est assez intéressant, il s'agit d’un triptyque de cinq mètres sur trois avec lequel j’ai travaillé depuis une dizaine d’années. Chaque année, je modifie ou bien ajoute des détails au fur et à mesure, c’est une sorte de toile évolutive.



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